Photographies : Désiré Deleuze
- Musée de la photographie à Charleroi
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- Types de ressources
- Document iconographique-Photographie
- Nombre de ressources
- 4448
- Statut juridique
- Communication réservée
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Désiré Deleuze (Brugelette, 1921 - Charleroi, 2014) est l’un des rares photographes belges à s’être véritablement frotté aux « gueules noires » sur leur terrain. Fils spirituel de Gustave Marissiaux, tant par la qualité que par l’atmosphère qui se dégagent de ses travaux, celui-ci œuvra plus tardivement, entre 1947 et 1966, dans l’ensemble des bassins charbonniers tant wallons que campinois, à la fois à la demande des sociétés exploitantes, des fabricants de matériel, de l’Institut National de l’Industrie Charbonnière (INICHAR) ou encore de l’Administration des Mines.
Diplômé en Arts décoratifs de l’Institut Saint-Luc à Mons, et autodidacte dans l’âme, Désiré Deleuze s’était installé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à Forchies-la-Marche dans le bassin industriel de Charleroi où, avec Claire Strens son épouse, il ouvre un commerce en qualité de photographe-portraitiste. Défilent alors dans son officine les nombreux travailleurs étrangers ayant besoin de documents d’identité, ainsi que les ingénieurs des nombreux charbonnages voisins de son domicile. C’est ainsi que l’un d’entre eux le convainc, en 1947, de l’accompagner sous terre afin d’y prendre des clichés.
Les lampes électropneumatiques ou les « guirlandes » de quatre ou cinq lampes au magnésium, utilisées dans un premier temps pour renforcer la luminosité ambiante, ayant vite montré leurs limites ou ne répondant pas aux normes de sécurité imposées par le Code des Mines, Désiré Deleuze décida de s’équiper en conséquence et d’acquérir un flash électronique. Pour être en conformité avec la législation en vigueur, celui-ci, comme tout matériel électrique utilisé au fond, devait être enfermé dans une enveloppe de sûreté empêchant toute inflammation de grisou. Le photographe se mit alors en rapport avec l’Institut National des Mines à Pâturages dans le Borinage afin d’obtenir les directives nécessaires à la réalisation du premier carter antidéflagrant connu pour flash. Construit par les Ateliers J. Hanrez à Monceau-sur-Sambre, il est agréé par l’Administration des Mines le 31 juillet 1952, après avoir donné satisfaction à de sévères tests en atmosphère grisouteuse. Matériel qui lui permettra de maîtriser à la perfection la technique de l’open-flash.
Par sa qualité et son exclusivité, la production de Désiré Deleuze – seul à son époque à posséder un matériel agréé de ce type – est unique voire même exceptionnelle. C’est ainsi, par exemple, qu’on le retrouve à Marcinelle au mois d’août 1956 lors de la catastrophe du Bois du Cazier où il officie en tant qu’expert-photographe assermenté. Chaque cliché de Désiré Deleuze, réalisé avec le plus grand soin (pertinence du lieu, angle de prise de vue, éclairage), comblait aussi bien l’ingénieur, rompu aux méthodes d’exploitation minière, que le profane séduit par leur côté didactique et esthétique.
Le Fonds Désiré Deleuze est arrivé en août 2015 au Musée de la Photographie à Charleroi. Ce vaste dépôt comprend entre 12 000 et 13 000 objets, principalement des négatifs sur plaques de verre 9x13 cm. L’inventaire de ce précieux ensemble est en cours.
DELEUZE Désiré, FORTI Alain et STASSEN Jean-Jacques, Objectif Mine, éditions du Perron, Alleur-Liège, 1996, 242 pages.