Masque Yombe

Masque Yombe

Ce masque diphomba est plus correctement appelé « masque du nganga diphomba », détenteur et maître du nkisi diphomba. Les croyances religieuses des Yombe sont complexes : au sommet du panthéon, un dieu créateur et inaccessible aux hommes, habite le ciel, tandis que le python arc-en-ciel règne sur les eaux. De nombreux esprits peuplent la terre et les eaux, ainsi que des forces impersonnelles (nkinsi, pl : minkisi) enfermées dans des objets et statuettes. C’est ici qu’intervient le nganga, spécialiste du rituel : il libère, oriente et contrôle les forces des minkisi. Et parmi eux, le nganga diphomba détient un pouvoir particulièrement redoutable. Au cours de rites très élaborés, il entre en contact avec l’autre monde, celui des ancêtres, des esprits et des sorciers, et donne des conseils à ses clients. Mais son pouvoir est ambigu, il peut s’en servir pour le bien comme pour le mal. Le masque fait partie des accessoires du nganga diphomba. L’objet principal de son pouvoir (nkisi) consiste en un coffret contenant plusieurs statuettes et autres objets. Le nganga dispose aussi d’une version portable, sous forme d’un sac tissé qu’il portait sous le bras, dequelques masques et d’un couvre-chef fait de plumes d’oiseaux, entre autres de perroquets. Le masque de devin détient donc un pouvoir magique et joue un rôle essentiel de médiateur avec le monde surnaturel. Selon W. Mac Gaffey, « chaque nkisi, qu’il ait ou non comme principal réceptacle une figure anthropomorphe, était une image extérieure, une manifestation (un “masque”) des pouvoirs qu’il contenait ». Réalisé en bois léger et d’une minceur exceptionnelle, ce masque représente un visage ovale à l’expression tranquille. Les contours sont réguliers et les traits fins : sourcils légèrement arqués, yeux fendus et étroits, nez effilé et allongé. La bouche entrouverte, aux lèvres délicatement ourlées, met en évidence des dents limées. Le masque est uniformément enduit d’argile blanche, couleur qui renvoie au monde des défunts. Par sa monochromie, le masque du Musée de Louvain-la- Neuve se distingue des quatre exemplaires conservés au Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren. Ces derniers sont en effet rehaussés de polychromie, sous forme de taches de couleur noire et rouge. Ce type de masque est rare et mal connu. Il semble toutefois qu’il était encore en usage dans les années 1920 mais est tombé en désuétude dans les années 1930-40. Dimensions : 24 x 15,5 x 10 cm Matériaux et techniques : Bois et kaolin (1850 (?) - 1914)


Institution

Musée L
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Collection

Collections permanentes
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Type de ressource
Objet physique
Date de création
1850 - 1914
Auteurs, contributeurs et éditeurs
Yombe (peuple). Auteur
Thèmes
Art africain, Masque, Tête, Objet lié aux coutumes et traditions, Bois, Religion primitive, Fétichisme, Animisme, Rite, Argile, Matériel d'origine végétale
Lieux
Afrique, Afrique du Nord, Égypte
Identifiant de l'objet
MAR-LLN-A49

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