Bol

Bol évasé à paroi arrondie, très mince (translucide par endroits), reposant sur un petit pied annulaire étroit. Le décor intérieur, obtenu en pressant le bol après tournage sur un moule décoré en creux, se compose d'une fleur centrale épanouie, autour de laquelle rayonnent six tiges de pivoines arborescentes ("mudan") - et d'une bordure de motifs géométriques placés sous la lèvre. Le traitement foisonnant de ce décor témoigne d'une influence des arts textiles de l'époque, notamment des tapisseries "kesi". Il semble que le potier ait rencontré quelque difficulté pour retirer le bol du moule d'estampage : une irrégularité dans la paroi externe montre qu'il y eut une déchirure dans la pâte : celle-ci a d'ailleurs été comblée (paroi interne) par un petit ajout de matière qui noie cette partie du décor.

La couverte transparente est de couleur crème et présente, sur trois quarts de la surface externe, des petites bulles éclatées (en raison d'une température de cuisson trop élevée). Le bol ayant été cuit à l'envers dans une cazette à gradins, la lèvre coupante a été cerclée de métal bruni. A l'exception d'un anneau essuyé, la base porte également la couverte. Une pièce tout à fait similaire se trouve dans les collections du MAK.Frankfurt cf. Feuergeburten, pl. 108.

Dimensions : Hauteur en cm : 7 ; Diamètre de l'ouverture : 18,5 ; Diamètre de la base : 5.

Matériaux et techniques : Porcelaine à pâte blanche moulée, portant une couverte transparente ivoire légèrement crémeuse ; lèvre cerclée de métal bruni.

Usage : Les fours de Ding au Hebei - qui comptent parmi les "cinq grands fours des Song" avec ceux de Ru, Jun, Guan et Ge -, ont produit pour la Cour des Song du Nord des porcelaines blanches au vigoureux décor incisé. Ici, l'emploi du moule témoigne de la nécessité d'une certaine production de masse, témoignant du succès rencontré par les "ding" en dehors du tribut, aux 12e - 13e s.